Profession Perliculteur
La profession de perliculteur est d’abord une affaire de passionnés.
Tout ceux qui auront eu la chance de vivre quelques années au bord du lagon d’un atoll me comprendront aisément. Avoir le privilège du vivre cette expérience unique, au cœur d’une nature si préservée, laisse au fond de soi des souvenirs impérissables.
De plus, cela se fait au travers d’une passion, tellement hors norme, que représente l’aventure de la perliculture, on ne peut que s’estimer chanceux.
Limiter les risques
Les plongées quotidiennes dans le cadre d’une micro entreprise sont effectuées seul et ne sont pas sans danger.
Les apnées répétitives, sur les filières d’élevage, pour sortir et reposer les nacres utilisées dans la journée peuvent s’étaler sur plusieurs heures.
Les plongées bouteilles nécessaires pour construire les structures des filières d’élevage et le ramassage des nacres, décrochées, tombées sur des fonds pouvant atteindre les 60 à 70 mètres.
Rappelons que les premiers secours, souvent très rudimentaires sont distants de plusieurs dizaines de miles (puisqu’il n’y a pas de route). Et cela dans le meilleur des cas, un problème grave d’accident ou de plongée doit être traité sur l’île de Tahiti distante de 400 kilomètres. Nombreux sont les infortunés qu’ils l’ont appris a leur dépend.
La journée du perliculteur commence, tôt le matin, par de longues apnées pour aller chercher ses nacres sur les filières.
Elle se clôture par la repose de ces mêmes nacres en fin de journée
Vous l’aurez compris, une ferme perlière est une entité presque autonome. Malgré un environnement propice à la « farniente », un engagement de tous les instants est indispensable.
Tout éleveur, travaillant avec du vivant connait les affres de l’incertitude des résultats, L’attention a apporter à ses animaux est quasi permanente . C’est aussi le lot de la profession de Perliculteur.
Le respect de l’environnement doit aussi être une de ses préoccupations.
Certaines pratiques permettent de limiter cet impact sur le lagon.
Une foule de danger menace le fragile élevage et la profession de perliculteur est un métier à hauts risques.
– Les prédateurs en tous genres sont nombreux : les raies léopards brisent en deux les coquilles des nacres adultes et peuvent causer des hécatombes dans les elevages.
Les balistes et les tortues raffolent des jeunes huîtres perlières.
– Les épibiontes, parasites et autres compétiteurs alimentaires des huîtres perlières. Leur prolifération est tenue en échec par des nettoyages réguliers espacés de trois mois en trois mois.
– Les conditions climatiques peuvent avoir des effets désastreux sur l’élevage.
Le réchauffement climatique et notre cher « el niño » peuvent déclencher un blanchiment des coraux et de dangereux blooms planctoniques couplés à des mortalités massives.
Les tempêtes tropicales et autres cyclones peuvent avoir raison des filières les plus solides ainsi que des installations a terre. Les réserves d’eau potables, si précieuses peuvent être souillées
– Mais le plus grand des prédateurs reste encore le bipède, attiré par tant de promesses de richesse facilement acquises.
Et contrairement aux idées reçues, la menace vient généralement de l’intérieur, c’est souvent un indélicat salarié, qui, mis au courant des lots de nacres prêt a être récolté, trahira la confiance de son patron.
La profession de perliculteur n’est pas sans risques.
L'heure de la récolte a sonnée !
Imaginez, la tension qui précède l’heure de la récolte, les nacres ont alors près de 5 années d’attentions et celles qui auront franchies toutes ces embuches ne révèleront leur trésor que dans l’ultime ligne droite que représente la récolte!
Découvrez la récolte des perles de Tahiti.
C’est souvent de ce moment précis que se décidera l’avenir de la petite ferme perlière. Autant de moments de rares intensités.